Tout d’abord, il convient de clarifier les symptômes du PPP : la dépression post-partum. Le terme de dépression est inapproprié car la plupart des femmes présentent des symptômes d’anxiété et d’agitation après l’accouchement ; seules quelques unes présentent des symptômes tels que l’apathie dépressive et l’isolement. Il est important de faire une distinction car de nombreuses études parlent d’anxiété et non de dépression.
Plusieurs femmes font recours à la chirurgie mammaire afin d’embellir l’aspect des seins après accouchement allaitement. Cet acte chirurgical a généralement un effet positif sur la psychologie et le bien être de la maman.
Examinons l’influence de l’allaitement sur l’humeur de la mère après l’accouchement.
Les résultats des études à cet égard sont hétérogènes.
Certaines recherches non récentes montrent une relation positive entre l’allaitement maternel et la dépression post-partum : dans ces études, les mères qui allaitent étaient moins anxieuses, déprimées et hostiles que celles qui allaitent artificiellement.
Malheureusement, la validité de ces études est discutable car elles étaient corrélationnelles : il y a une relation mais elle ne démontre pas les causes.
Une étude récente a montré une corrélation entre l’allaitement et l’humeur négative de la mère. Elle est causée par des facteurs de stress physique et psychologique qui n’ont pas été contrôlés dans les groupes de mères qui allaitaient naturellement ou artificiellement.
Harris et ses collègues ont découvert des relations entre les concentrations de prolactine et de progestérone chez les mères qui dépendaient de la méthode d’allaitement et de l’humeur maternelle. Une forte concentration de progestérone et une faible concentration de prolactine ont été associées à une forte dépression chez les mères qui allaitent artificiellement. Cela explique que l’humeur négative de la mère était due à un niveau insuffisant d’hormones liées à la lactation. Les femmes ayant des concentrations normales ou élevées de ces hormones n’étaient pas déprimées.
Selon Cooper et ses collègues, les mères dépressives étaient exposées à un risque accru de sevrage précoce du bébé par le sein.
D’autres chercheurs ont constaté que les mères dépressives avaient plus de difficultés à interpréter les demandes de leurs enfants. Cela a conduit à une détérioration de la relation avec l’allaitement maternel. L’allaitement maternel n’a pas réussi parce que ces mères étaient déprimées.
Les mères allaitantes qui ont des niveaux hormonaux normaux et un bon soutien social s’adaptent mieux au rôle maternel et sont moins angoissées que les mères qui allaitent artificiellement.
Par conséquent, chez les femmes ayant une concentration hormonale normale, un allaitement réussi peut les protéger contre le développement d’une dépression post-partum. En effet, l’allaitement procure une détente induite par l’état hormonal. De plus, lorsque l’allaitement maternel fonctionne, l’estime de soi de la mère et son adaptation au rôle maternel augmentent.
Il est important que toutes les femmes à risque de dépression post-partum bénéficient d’un soutien social pour commencer et maintenir une bonne relation avec l’allaitement.
Les femmes souffrant de dépression post-partum doivent être soutenues et encouragées à poursuivre l’allaitement, car cela peut les aider dans leur rôle de sécurité et de détente. L’allaitement maternel ne consiste pas seulement à fournir des nutriments essentiels et une protection immunitaire à nos enfants, c’est aussi un moyen de gagner en confiance en tant que mère.